Green IO Paris est une conférence européenne qui réunit développeurs, architectes et décideurs IT autour du numérique durable et responsable. L’édition de décembre 2025 a mis en lumière des pratiques concrètes et des stratégies déjà bien établies pour réduire l’empreinte environnementale du logiciel, du cloud et de l’IA, et montrer comment la durabilité est un élément central en informatique.

📊 Chiffres clés sur le numérique et l’environnement

Le numérique représente environ 3,4 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre. Cela équivaut, pour chaque utilisateur, à parcourir ~3 500 km en voiture par an en termes d’impact carbone.

🖥️ Si le numérique était un pays, il émettrait autant de gaz à effet de serre que plusieurs fois la France, soulignant l’ampleur de son impact global.

⚙️ La Green Software Foundation compte plus de 68 organisations membres et plus de 1000 individus engagés à réduire l’impact environnemental des logiciels.

1. Le logiciel : un facteur clé de l’impact environnemental

Le numérique durable commence par une conception logicielle responsable. Les choix faits dès le développement déterminent directement la consommation énergétique des systèmes. Un code optimisé réduit la consommation de CPU, de mémoire et de stockage, limitant ainsi le recours à des serveurs supplémentaires et les émissions de CO₂ associées.

En pratique, l’optimisation des algorithmes et des architectures peut réduire la consommation énergétique de 30 à 90 % selon les cas d’usage, sans compromettre les fonctionnalités. Des stratégies simples comme limiter les appels réseau, réduire les volumes de données ou ajuster l’utilisation des ressources côté serveur montrent que la sobriété logicielle est une priorité opérationnelle, déjà intégrée dans de nombreuses équipes IT.

2. Green Software Engineering : une discipline essentielle

Le Green Software Engineering est désormais une discipline à part entière, avec des principes précis appliqués dès la conception des systèmes. Les pratiques incluent le carbon-aware computing (adapter l’exécution aux périodes où l’électricité est moins carbonée), le principe efficiency first (réduire les ressources avant toute compensation), et le suivi du cycle de vie complet du logiciel.

Selon la Green Software Foundation, jusqu’à 80 % des décisions impactantes sur l’empreinte environnementale sont prises au moment du design. Green IO Paris 2025 a montré que ces pratiques sont déjà adoptées par de nombreuses entreprises pour rendre le numérique plus durable tout en maintenant performance et innovation.

3. L’IA et le cloud : des leviers de durabilité

L’intelligence artificielle, omniprésente dans les infrastructures IT modernes, est un défi et une opportunité pour le Green IT. L’entraînement des grands modèles de langage représente plusieurs centaines de tonnes de CO₂, et l’inférence quotidienne génère souvent la majorité de l’impact sur la durée. Les conférences ont insisté sur la nécessité de mesurer, optimiser et réduire l’empreinte environnementale des modèles, à travers des architectures plus efficientes et des choix de déploiement responsables.

Le GreenOps, prolongement du FinOps, illustre comment le pilotage du cloud intègre déjà l’impact carbone comme un indicateur stratégique, au même titre que les coûts financiers. En moyenne, 30 à 40 % des ressources cloud sont sous-utilisées, et leur optimisation permet à la fois de réduire les coûts et l’impact environnemental. Les bonnes pratiques incluent la suppression des ressources inutilisées, le choix de régions cloud moins carbonées et la mesure continue de l’efficacité énergétique.

4. Sobriété numérique : un enjeu stratégique déjà intégré

La conférence a également souligné que la sobriété numérique est un réel facteur stratégique, déjà intégré dans les décisions des entreprises. Entre obligations réglementaires, attentes des clients et impératifs internes, la durabilité IT n’est plus optionnelle : elle fait partie des standards opérationnels. D’ici 2027, plus de la moitié des grandes entreprises européennes devront publier des indicateurs détaillés sur l’impact environnemental de leur IT, ce qui confirme l’importance du sujet pour la compétitivité et la gouvernance.

Conclusion

Green IO Paris 2025 confirme que le numérique durable est une réalité concrète et mature. Les pratiques de Green Software Engineering, les stratégies GreenOps et l’attention portée à l’IA montrent que la durabilité est au cœur de l’ingénierie moderne et guide déjà les choix techniques et stratégiques des organisations IT.

Sources
👉 Green IO Paris 2025 – agenda et détails de l’événement : https://greenio.tech/conference/17/paris-2025-decembergreenio.tech
👉 Impacts environnementaux du numérique dans le monde (2025) — Green IT (résultats) : https://greenit.eco/nos-etudes-et-essais/impacts-environnementaux-du-numerique-dans-le-monde-2025/Asso. GreenIT
👉 Chiffres globaux environnement numérique 2025 : Le Monde / études Green IT. Le Monde.fr